Après le grand traumatisme de la Première Guerre Mondiale, chaque ville ou village de France met un point d'honneur à commémorer, par l'érection d'un monument, ses enfants « morts pour la France ».
Bléneau n’échappe pas à la règle. Une souscription est lancée et le 30 décembre 1922, le conseil municipal, choisit l’emplacement actuel sur avis des anciens combattants, qui justifient ainsi leur choix :
« Nous avons l’honneur de vous faire connaître que nous estimons que ce monument serait parfaitement placé sur le champ de foire face à la Mairie et ce pour les raisons suivantes ;
Le terrain et le cadre s’y prête parfaitement.
Cette place par suite de la proximité de la Mairie et des écoles peut être considérée comme l’un des points les plus fréquentés du pays.
Ainsi placé ce monument remplirait parfaitement le rôle qui est de rappeler à tous et plus particulièrement aux enfants les noms de ceux qui sont morts et pourquoi ils sont morts ;
Economie puisqu’en ce cas il n’y aurait ni terrain à acheter ni à aménager. »
Le 29 mars 1923, le Conseil se réunit et le compte-rendu précise :
Le Maire expose qu’il avait été décidé d’élever un monuments commémoratif de la grande guerre dont l’emplacement a été fixé par délibération du 30 décembre 1922, qu’en vue de cette érection 7000 francs ont été porté au budget additionnel 1922 somme qui sera reportée au budget supplémentaire de 1923 et 15000francs environ proviennent de souscriptions publiques soit au total 22000francs, le devis montant à la somme de 25000 f, les fonds se trouvent ainsi réunis moins la somme de 3000 francs qui pourrait être prélevée sur les fonds libres.
M. le Président ajoute que s’étant mis en rapport avec M Gourdon, entrepreneur de marbrerie à paris, celui-ci lui a présenté des plans, dessins et devis.
Le 28 octobre 1923, le conseil prend note de la fin des travaux :
Le Maire expose que le monument des enfants de Bléneau morts pour la France pendant la guerre 1914-18 étant terminé il demande à l’assemblée avant le règlement définitif avec l’entrepreneur, de vouloir bien se rendre sur place pour vérifier les travaux et procéder à la réception définitive
Le conseil s’étant transporté sur l’emplacement du monument et après avoir examiné les travaux
Attendu que l’ensemble est conforme au croquis dressé par l’entrepreneur ; que les dits travaux satisfont aux conditions du devis et se trouvent en bon état d’entretien
A l’unanimité des membres présents décide qu’il y a lieu d’en accorder la réception définitive
Il sera inauguré le 25 novembre 1923
Le jardinet qui entoure le monument a une valeur symbolique , c'est un lieu enclos à caractère sacré. où l'on ne peut
prétendre pénétrer.Il était autrefois entouré d'une grille
qui fut enlevée en 2001.
Le monument a été réalisé par
la Marbrerie - Urbain GOURDON, directeur
22, rue Poussin à Paris
Sur un piédestal, un Poilu avec drapeau
pro patria n° 2027 du catalogue
Ce modèle a été exécuté à plus de
cent exemplaires à travers la France,
il pouvait être en bronze, galvano bronze Marbre ou pierre;
La sculpture très réaliste est en marbre
sculpté à Carrare.
L'équipement du poilu comprend la capote, ce grand manteau de drap bleu, le pantalon garance, le képi, le fusil Lebel, le bidon, la musette, le masque à gaz
Le Poilu est représenté en sentinelle. Ce poilu veille sur la France mais surtout il veille sur les morts et le respect de leur souvenir.
Dans d'autres monuments, le Poilu est triomphant. Ce poilu symbolise la bravoure des soldats et représente parfois un épisode de la guerre.
Le Poilu représenté mourant évoque la mort au combat, parfois de façon réaliste, c’est le cas à Treigny.
Le Casque : ce casque, porté par les poilus pendant la guerre, symbolise le soldat français.
Les symboles
La Croix de guerre est la médaille qui honore les soldats à la conduite exceptionnelle.
Le Drapeau : Il rappelle le pays, la nation française.
Le Rameau d'olivier ou la Palme funéraire :ces deux symboles se ressemblent beaucoup.Le rameau d'olivier représente la paix.Il est souvent associé à une colombe.
La palme en métal rappelle la mort :on plaçait des palmes sur les cercueils mais aussi la victoire et le sacrifice.
La Couronne funéraire symbolise la mort comme les palmes que l'on plaçait sur les cercueils.
La Couronne honorifique est le symbole de la récompense dans l'Antiquité
elle est souvent faite de feuilles de laurier et de chêne.